plēnus, -a, -um
3. Distribution dans les textes au cours de la latinité
3.0. Généralités
3.0.1. Première occurrence dans les textes ou inscriptions
Les premières occurrences du lexème se trouvent chez Ennius et dans le Miles gloriosus de Plaute (7 occurrences), daté de la toute fin du -IIIesiècle av. J.-C. (-205) :
- Pl. Mil. 512-513 :
Dedecoris pleniorem erum faciam tuum,
Quam magno uento plenu<m>st undarum mare.
« Je couvrirai ton maître de plus d’opprobre que par grand vent la mer n’est couverte de vagues. » (traduction A. Ernout, 1936, CUF) ; litt. « je rendrai ton maître plus rempli d’ opprobre … »
- Enn. An. X, 330 (= 338 Vahlen) :
Ille uir haud magna cum re sed plenus fidei
« That man not blessed with wealth but full of loyalty.» (traduction E. H. Warmington, 1935, Harvard University Press)
« Cet homme qui n’est pas pourvu d’une grande fortune, mais qui est plein de loyauté. »
3.0.2. Répartition et distribution des occurrences dans les textes au cours de la latinité
Il s’agit d’un terme de très haute fréquence. Dans le Dictionnaire fréquentiel et index inverse de la langue latine publié en 1981 par le LASLA, plēnus figure à la cinquième page sur 100 de la liste par ordre décroissant de fréquence des éléments du corpus lemmatisés à cette date, avec 213 occurrences, 112 en prose et 101 en poésie. Il fait donc partie des 5% de termes les plus fréquents. Avec un corpus plus étendu, le CD-Rom « Hyperbase-Latin » enregistre 469 occurrences de plēnus 1).
3.0.3. Fréquence comparée des formes flexionnelles
3.1. Distribution diachronique (périodes d’attestation)
L’adjectif plēnus est attesté avec une très haute fréquence dans toute la latinité et il est passé dans les langues romanes, ce qui suppose qu’il était usuel dans la langue parlée quotidienne.
Période | Nombre d’occurrences |
---|---|
IIIe-IIes. av. J.-C. | 36 |
Iers. av. J.-C. | 413 |
Iers. ap. J.-C. | 614 |
IIes. ap. J.-C. | 179 |
IIIes. ap. J.-C. | 222 |
IVes. ap. J.-C. | 2256 |
Ves. ap. J.-C. | 2389 |
3.2. Distribution diastratique (diaphasique)
Plēnus est employé aussi bien en prose qu’en poésie.
Cet adjectif est très usuel et relève du vocabulaire commun fondamental.
En outre, il connaît quelques emplois spécialisés, notamment dans le vocabulaire technique de la rhétorique (cf. § 4).