De laus, laudis le latin a tiré par dérivation le verbe dénominatif en a long : laudo, - ā re, - ā ui, - ā tum
« louer, approuver », « vanter, faire valoir », « prononcer un éloge funèbre », « faire une déposition élogieuse en faveur de quelqu’un », « citer, nommer ».
Le thème d’infectum laudā- du verbe laudāre a servi de base de dérivation aux lexèmes suivants :
- l’adjectif laudā-tus, -a, -um « loué, estimé, considéré, renommé » (qui est, en fait, le participe parfait passif en *-to- adjectivisé) et l’adverbe qui en est tiré laudātē « honorablement » (avec le morphème adverbial en e long);
- le nom de procès laud
ā-
tiō, -tiōn-is
(f.)
« discours à la louange de, éloge, panégyrique », « éloge funèbre », « déposition élogieuse dans un procès » ;
- le nom d’agent laud
ā-
tor, -tōr-is
(m.)
« celui qui loue, panégyriste, apologiste », « celui qui prononce un éloge funèbre », « témoin à décharge dans un procès », et le féminin correspondant laud
ā-
trīx,
-
trīc-is
(f.)
« celle qui loue » ;
- l’adjectif laud
ā
-bĭlis, -e
« louable, digne d’éloges », « estimé, renommé » et ses dérivés : l’adverbe laudā-bĭlĭ-tĕr « d’une manière louable, honorablement, avec honneur » et le substantif laudā-bĭlĭ-tās, -tāt-is (f.) « honneur, excellence » ;
- l’adjectif lauda-ndus, -a, -um : « qui mérite l’éloge par ses travaux » et, au neutre pluriel, « belles actions » ;
- l’adjectif laud
ā
-tōrius, -a, -um
« approbateur » ;
- l’adjectif laud
ā-
tīuus, a, um
« qui concerne l’éloge, démonstratif (en rhétorique) » et l’adverbe qui en est dérivé laud
ā-
tīu-ē
« d’une manière démonstrative ».
Le morphème lexical (ou radical synchronique) laud- sert également de premier élément de composé dans :
- laudĭ-cēn-us, -ī (m.)
« parasite » litt. « qui dîne grâce à ses éloges»1), hapax de Pline le Jeune Ep. 2,14,5). Les deux termes de ce composé sont associables à laud- « louange » (suivi d’uni bref de composition) et cēn- « dîner », radical synchronique présent dans le substantifcēna, -ae « dîner » et le verbe dénominatif cēnāre « dîner ». Il s’agit d’une formation thématique agentive, qui rappelle le nom du cuisinier cocus (< coquus), -ī (m.) comme « celui qui cuit » sur le radical synchronique coqu- (allomorphe coc-) présent dans le verbe coquere « cuire ».
- laudĭ-dignus, -a, -um « digne de louange, louable », attesté seulement dans une glose, est un composé déterminatif d’un type rare et artificiel en latin, puisque le premier terme est associable à un substantif (laud- avec le i bref de composition);
- laudĭ-fĭcō, -fĭc-ā-re « louer, célébrer », attesté dans une glose, appartient à la formation, productive en latin tardif, des verbes causatifs-factitifs en °-fĭc-ā-re. Ce second terme de composé verbal est bâti sur l’allomorphe -fĭc- du morphème făc- de causatif, attesté, par exemple, dans le verbe facere « faire » (cf. à l’époque classique le verbe aedĭ-fĭcāre « construire un bâtiment, édifier »). De manière attendue, le premier terme, associable au substantif laud-, se termine avec le i bref de composition.
Au sens d’« éloge », laus entretient :
-une relation de synonymie avec laudatio et praeconium ;
-une relation d’antonymie avec uituperatio (Rhet. Her. 2, 45 ; Cic. Prou. 44 ; Quint. Inst. 3, 7, 22) et probrum « outrage, injures » (Cic. Dom. 76 ; Quint. Inst. 3, 1, 22 ; Tac. Hist. 2, 21, 4).
Au sein du champ lexical de la notoriété, les rapports sont plus complexes : en effet, si la gloire désignée par laus n’est pas toujours celle que dénomme gloria 2), laus équivaut à existimatio pour le sens de « estime ».
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