impudentia, -ae f.
1. Graphie, phonétique, phonologie
1.1. Graphie et variantes graphiques
<impudentia> et <inpudentia>. La nasale étant homorgane, le morphème négatif préfixé in- (avec nasale dentale) est prononcé im- (avec nasale labiale) devant une consonne labiale par assimilation régressive du point d’articulation. La première graphie en im- est donc phonétique, tandis que la seconde en in- est morphologique.
1.2. Phonétique et phonologie
Phonétique :
[im.pu.'den.ti.ja]
La nasale dentale [n] du préfixe négatif in- s’assimile à l’occlusive labiale [p] et passe à la nasale labiale [m], notée <m>.
Les deux voyelles [i] et [u], lorsqu’elles sont suivies d’une voyelle au timbre différent du leur, développent une semi-consonne (respectivement notée [j] dans l’API ou [y] dans l’alphabet des romanistes et [w]) qui évite le hiatus entre les deux voyelles (cf. M. Niedermann 1953).
Phonologie :
/im.pu.'den.ti.a/ /m/ est ici un allophone (phonétiquement conditionné) de /n/ ; in- et im- sont des allomorphes du morphème de négation en fonction de préfixe.
Évolution phonétique en latin tardif :
En latin postclassique avec des variantes selon les niveaux de langue, on aboutit à [im.pu.'den.tja] après consonnification du i bref en hiatus et perte d’une syllabe ; puis [im.pu.'den.tsa] avec une consonne dentale sourde affriquée.
A ce stade, s’installe une prononciation identique pour les séquences finales …tia et …cia, qui sont donc confondues dans la prononciation, ce qui entraîne des confusions dans la graphie.