ărrŏgāntĭa, -ae f. (adr-)
6. Histoire du lexème
6.1. Histoire au cours de la latinité. Évolution des emplois
Le verbe adrogare appartient à une série de préverbés impliquant l’idée d’un acte orienté vers l’agent-sujet ou fait dans son intérêt (cf. adopto, apprehendo, arripio, attraho) ; la différence est nette avec les préverbés en in : par opposition à inrogo « je fais opposition contre », adrogo signifie « je m’approprie » .
Il s’opère un glissement de la valeur étymologique du verbe qui désigne un acte (« s’approprier ») à celle de l’adjectif arrogans et du substantif arrogantia, qui se centrent sur la manière d’être et le caractère hautain, mais l’illusion de la vanité reste un développement secondaire et limité au substantif.
Cette répartition se fait ensuite plus tranchée, comme le montrent les termes français qui traduisent les mots latins de ce groupement (cf. §7) : le fait de demander indûment est exprimé par le verbe fr. s’arroger, l’idée de présomption par fr. arrogant et fr. arrogance.
6.2. Étymologie et origine
Arrogant-ia étant un suffixé d’arrogans, qui est lui-même le participe adjectivisé d’arrogare, lequel est un préverbé de rogare, l’étymologie de ce groupement se concentre sur celle du verbe rŏgāre. Arrogantia résulte de la chaîne de dérivation suivante :
rogāre ⇒ ad-rogāre / arrogāns ⇒ arrogant-ia.